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Comprendre pour mieux aider

Lorsqu’un enfant est pris dans une dynamique d’aliénation parentale, son entourage est forcément touché. Pourtant, il peut être difficile de savoir comment réagir et comment aider sans aggraver la situation.

    • Comment reconnaître l’aliénation parentale ?
    • Comment soutenir un enfant dans cette situation?
    • Comment aider un parent qui voit son enfant s’éloigner ou le rejeter sans raison valable, et qui vous rejette probablement par le fait même?
    • Comment intervenir si un parent de mon entourage a des comportements aliénants? 

L’aliénation parentale est un phénomène complexe et souvent contre-intuitif. C’est pourquoi il est important de bien s’informer avant d’intervenir pour soutenir la famille, afin d’éviter de renforcer involontairement l’aliénation.

L’importance du rôle de l’entourage dans la dynamique familiale

L’aliénation parentale ne concerne pas uniquement les parents et l’enfant. Plusieurs personnes peuvent influencer la situation, parfois sans s’en rendre compte.

Les grands-parents, frères et sœurs, beaux-parents, amis, etc., peuvent, volontairement ou non, prendre parti et accentuer les tensions.

L’arrivée d’un nouveau partenaire peut compliquer la relation parent-enfant en renforçant certaines prises de position ou en amplifiant les conflits. Pour mieux comprendre l’impact de cette situation, vous pouvez consulter cet article du site de juridqc.

Les professeurs, entraîneurs sportifs et psychoéducateurs en milieu scolaire, etc., jouent un rôle clé. S’ils ne sont pas formés à reconnaître l’aliénation parentale, ils peuvent sans le vouloir valider le discours d’un parent aliénant ou minimiser la souffrance de l’enfant.

Votre soutien peut faire la différence

En tant que membre de l’entourage de la famille, votre rôle, même discret, peut avoir un impact important sur l’enfant et ses parents. S’informer, se mobiliser et appliquer les conseils de ce site sont autant de moyens concrets pour les soutenir.

Si vous entretenez déjà une relation privilégiée et de confiance avec l’enfant, vous pouvez devenir un repère essentiel pour lui. Par des gestes simples et adaptés à son rythme, vous l’aiderez à maintenir un lien, même à distance, et à comprendre qu’il n’est pas seul. Avec le temps, ces actions peuvent l’accompagner progressivement vers une sortie du conflit de loyauté dans lequel il se trouve.

Découvrez ici une démarche et des conseils pratiques pour mieux soutenir vos proches touchés :

Avant d’intervenir, il est important de bien comprendre cette dynamique pour éviter d’aggraver la situation. Nous vous conseillons de consulter ces ressources :

Évitez les conseils simplistes comme « Laisse faire, il/elle reviendra plus tard » ou « Ton enfant est ingrat, resserre la vis », qui peut aggraver la situation ou le sentiment d’impuissance du parent.

Face à l’aliénation parentale, le parent dit ciblé* cherche souvent du soutien auprès de ses proches pour exprimer sa douleur, sa frustration ou son impuissance. C’est un besoin légitime, surtout dans un contexte aussi bouleversant. Cependant, par manque de recul ou par excès d’empathie, l’entourage peut parfois, sans le vouloir, renforcer la détresse du parent en alimentant sa colère ou son sentiment d’impuissance.

Si vous souhaitez jouer un rôle de soutien actif, tout en évitant les préjugés et les conseils mal adaptés, voici quelques pistes d’actions ou d’intervention :

  • Participer à des soirées éducatives et de groupes de soutien :
    Ces espaces permettent de mieux comprendre la réalité de l’aliénation parentale, d’échanger avec d’autres personnes concernées et d’obtenir des conseils adaptés. Consultez notre calendrier des activités pour connaître les prochaines rencontres.

  • Encourager l’information et la solidarité familiale :
    Invitez les autres membres de la famille à s’informer et à participer à ces rencontres. Une compréhension commune réduit les divisions familiales et renforce le soutien autour du parent.

  • Devenir un pilier stable :
    Plus l’entourage est informé et uni, plus il peut être un pilier solide pour le parent, contribuant ainsi à protéger l’enfant du conflit de loyauté.

* Un parent dit ciblé ou rejeté désigne un parent en difficulté relationnelle avec son enfant en raison d’un conflit de loyauté découlant d’un conflit sévère de séparation (CSS) ou d’une dynamique d’aliénation parentale (comportements aliénants, campagne de dénigrement ou volonté d’exclusion parentale).

L’attitude de l’enfant face à l’un de ses parents peut être influencée par des facteurs extérieurs. Son rejet, sa colère ou son évitement ne signifient pas toujours qu’il a de véritables raisons de rompre le lien avec son parent ciblé. Il peut aussi être influencé par le discours et le comportement de l’autre parent (parent dit aliénant**). Comprendre cette dynamique est essentiel pour éviter de réagir avec colère ou incompréhension face à l’enfant.

L’entourage joue un rôle clé pour aider l’enfant à retrouver une perception équilibrée du parent ciblé, sans confrontation directe avec l’autre parent. Voici quelques conseils pour y parvenir de manière subtile et bienveillante :

  • Créer un espace neutre et sécurisant :
    L’enfant doit se sentir libre d’exprimer ses émotions sans pression ni jugement.

  • Valoriser naturellement le parent rejeté :
    Lors des rencontres ou événements familiaux, exprimer spontanément de l’affection et du respect envers ce parent, en soulignant ses qualités de façon authentique. Par exemple : « Ton père a toujours eu le don de raconter des histoires incroyables » ou « Ta mère cuisine toujours avec autant d’amour ! »

  • Organiser des moments positifs :
    Permettre à l’enfant de partager des activités avec le parent dans un cadre chaleureux et aimant, afin de renforcer les souvenirs positifs et la relation.

  • Maintenir une image équilibrée des parents :
    Éviter de survaloriser le parent ciblé ou de critiquer l’autre parent. L’idée est d’adopter une approche nuancée, reconnaissant que chaque parent a ses forces et ses imperfections.

  • Être un modèle de neutralité et de bienveillance :
    Montrer à l’enfant qu’il est possible d’aimer ses deux parents sans prendre parti ni alimenter le conflit.

  • Encourager l’enfant à exprimer librement ses souvenirs et émotions :
    Aider l’enfant à reconnecter avec ses propres expériences positives du parent ciblé, sans pression ni attente. 

Pour aller plus loin, découvrez la méthode ADR, une approche éprouvée qui permet d’intervenir de manière adaptée auprès d’un enfant en situation de conflit de loyauté.

** Un parent dit aliénant est un parent qui adopte des comportements susceptibles de nuire à la relation entre son enfant et l’autre parent. Ces comportements peuvent être conscients ou inconscients, et s’inscrivent dans un continuum allant de simples maladresses à une volonté d’exclure l’autre parent. Ils peuvent découler d’un conflit sévère de séparation (CSS), d’un besoin de contrôle, de blessures non résolues ou d’une difficulté à dissocier le rôle de parent de celui d’ex-conjoint(e).

Sensibiliser un parent qui adopte des comportements aliénants est une démarche délicate. L’approche doit être bienveillante et progressive afin d’éviter une réaction de fermeture, tout en l’amenant à prendre conscience des conséquences de ses actions sur son enfant. L’objectif n’est pas d’accuser, mais de favoriser une prise de conscience et d’encourager des solutions positives. Voici quelques conseils pour y parvenir : 

1. Comprendre les motivations du parent aliénant
Avant d’intervenir, il est essentiel de comprendre ce qui motive ces comportements. Ceux-ci peuvent être inconscients (protection excessive, blessures non réglées) ou intentionnels (volonté de nuire). Voici quelques motivations possibles :

    • Blessures personnelles : Le parent projette ses propres souffrances ou frustrations sur l’enfant.
    • Peur de perdre son rôle parental : L’aliénation peut être une réaction à une insécurité ou une peur de perdre du temps ou du lien avec l’enfant.
    • Conflit non résolu : Le parent utilise parfois l’enfant comme un moyen de régler un différend avec l’autre parent.

2. Inviter à observer l’impact sur l’enfant
Confronter directement le parent est rarement efficace. Privilégiez une approche qui l’amène à réfléchir par lui-même et à observer l’impact de ses comportements sur son enfant.

Pour ce faire, il est important de formuler les situations de manière neutre et d’utiliser des questions ouvertes qui encouragent la réflexion :

    • « Comment penses-tu que Sarah vit la séparation / situation ? »
    • « Avant, Thomas disait qu’il aimait aller chez son père, mais maintenant il refuse d’y aller. Tu sais ce qui a changé ? »
    • « Lorsqu’Antoine parle de sa mère, il semble en colère. Tu penses que c’est une colère qui vient de lui ou qu’il entend des choses qui le rendent inquiet ? »
    • « On dirait que lorsqu’elle revient de chez sa mère, Emma est plus renfermée que d’habitude. Penses-tu qu’il y a quelque chose qui la préoccupe ? »
    • « J’ai remarqué que Jules est très nerveux lorsqu’on parle de son père. As-tu remarqué cela aussi ? »

L’objectif n’est pas d’accuser ni de provoquer un débat, mais d’aider le parent à prendre conscience des effets de ses paroles et de ses attitudes sur l’enfant.

3. Utiliser des références externes
Plutôt que d’argumenter personnellement, il peut être efficace de s’appuyer sur des études, des témoignages d’experts ou des ressources reconnues pour illustrer les effets de l’aliénation parentale sur le bien-être de l’enfant. Cela permet d’ouvrir le dialogue de manière plus neutre et moins confrontante.

Vous pourriez dire, par exemple:

    • « J’ai lu une étude qui montre que les enfants qui perdent un lien avec un parent peuvent développer plus d’anxiété et de problèmes de confiance en grandissant. Est-ce que ça te préoccupe ? »
    • « J’ai entendu un psychologue expliquer que lorsqu’un enfant se sent coincé entre ses deux parents, il peut éprouver beaucoup de stress et se refermer sur lui-même. Penses-tu que cela pourrait être le cas pour [nom de l’enfant] ? »

N’hésitez pas à consulter la médiathèque de ce site pour identifier une référence qui vous serait utile à partager.

4. Proposer des solutions et un accompagnement
Si le parent exprime des craintes ou des questionnements, il peut être utile de l’orienter vers des ressources externes qui offrent du soutien et des outils concrets pour améliorer la situation.

  • « Si tu as des craintes, peut-être qu’un médiateur pourrait vous aider à améliorer votre coparentalité ? »
  • « Si Léanne vit un conflit de loyauté, peut-être qu’un professionnel pourrait vous aider à mieux comprendre ce qui se passe et comment agir pour apaiser Léanne ? »

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Consultez notre page de Services pour connaître nos ateliers vers lesquels référer.

Consultez la page Ressources d’aide pour identifier les ressources disponibles.

Chaque geste compte. En vous informant et en vous impliquant, vous pouvez contribuer à offrir à un enfant un avenir plus serein et équilibré.

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